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mercredi 7 décembre 2016

Le Climatoblogue

Nous avons la chance exceptionnelle, depuis un an et demi, de disposer d'un site en français qui nous explique les toutes dernières avancées scientifiques sur le changement climatique. Car les nouvelles données scientifiques proviennent de climatologues, glaciologues, scientifiques reconnus dont les documents rédigés en anglais ont été évalués par leurs pairs avant d'être publiés. C'est la synthèse de ces informations qui nous sont proposées en français dans le Climatoblogue.


Le lecteur que je suis, a reçu chacune de ces nouvelles informations comme un véritable coup de poing qui vous laisse entre l'accablement et le besoin irrépressible d'en avertir ses contemporains. Le Climatoblogue démarre en avril 2015 pour combler le vide informatif des médias Francophones au sujet des changements climatiques et aussi pour contrer la désinformation qui règne partout, gracieuseté de l'industrie des combustibles fossiles qui utilise les mêmes tactiques utilisées lors de la campagne de désinformation sur les méfaits du tabac, y compris les débats. Vous vous souvenez ?

La situation climatique a atteint et même dépassé un stade critique. On le sait, la fonte des glaces du Groenland et de lAntarctique est irréversible, impossible à ralentir, et s'accélère chaque jour. Idem pour l'acidification des océans causée par absorption du CO2. De plus, 93 % de la chaleur retenue par l'effet de serre est absorbée par les océans. Dès lors l'oxygène des océans se réduit par place au point de disparaître dans des zones mortes qui se multiplient, faisant disparaître la vie aquatique, et mettant en difficulté la chaîne alimentaire humaine.

Le Climatoblogue, au contraire de l'information médiatique, vous explique le rôle prépondérant et catastrophique de l'océan Arctique dans le réchauffement climatique en cours. La fonte des glaces de l'Arctique par l'action du Gulf Stream et des vents va libérer totalement la navigation en fin d'été avant 2020. Fin octobre 2016 sa température de surface était de 20°C supérieure à la même période du siècle dernier. Sur ses rivages le pergélisol (sol gelé en permanence ou permafrost) accélère son dégel d'année en année, révélant des tourbières que traverse le méthane sous-jacent. Les hydrates de méthane, au fond de l'océan Arctique emprisonnent beaucoup de méthane dont vous parlera le Climatoblogue.

Les records de réchauffement tombent mois après mois, année après année. Comme je l'ai précisé dans ce blogue 2 articles plus tôt, le réchauffement climatique a dépassé un point de basculement qui nous écarte définitivement de l'état d'équilibre qu'a connu notre planète bleue depuis des millénaires. Sauf si l'espèce humaine trouvait un peu de temps pour extraire de l'atmosphère 70 % du CO2 qui s'y trouve et le stocker quelque part de manière pérène. Le faire assez vite et assez massivement pour contrer l'accélération en cours n'a pas encore été démontré. La seule chose que nous savons depuis 40 ans, et que nous n'avons pas encore entrepris, c'est de remplacer l'usage des énergies productrices de CO2 par des énergies renouvelables.

C'est l'ensemble de toutes ces informations que vous pourrez trouver sur un seul site : Le Climatoblogue.
Bonne lecture.


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lundi 28 novembre 2016

Stockage de l'énergie renouvelable intermittente

Le stockage de l'énergie intermittente, comme l'éolien et le photovoltaïque, était jusqu'ici le principal chiffon rouge agité par les lobbies extractivistes fossiles pour dénigrer la faisabilité de ces énergies renouvelables. Deux techniques de stockage connues ont fait l'objet d'études pour les améliorer.

En Allemagne, le Fraunhofer IWES (Institute for Wind Energy Systems) cherche à améliorer la technique du pompage turbinage dont voici le principe. Par exemple, mon pays, le Luxembourg, a un site près de Vianden avec 2 réservoirs d'eau séparés par une dénivellation de 70 mètres. Une dizaine de pompes turbines au bas de la chute d'eau sont utilisées pour stocker et déstocker l'électricité. La compagnie d'électricité veut stocker l'énergie de ses éoliennes en mer du Nord, notamment la nuit. On pompe alors l'eau vers le réservoir supérieur. Et pendant les peaks de la demande d'électricité, vers 11 h et en début de soirée, on turbine l'eau pour produire (partiellement) l'électricité qu'on a stockée.

Le projet du Fraunhofer IWES (en allemand) prend la forme d'une multitude de gigantesques sphères de 30m de diamètre immergées à de grandes profondeurs dans la mer. Cette fois la dénivellation n'est pas de 70m mais de 700m, permettant de stocker 10 fois plus d'énergie. En théorie,  chacune de ces sphères produira 20 MWh. Depuis septembre dernier,  les tests ont commencé avec une sphère de 3m de diamètre plongée à 100m dans le lac de Constance. Si les résultats sont positifs, la production combinée d'un parc sousmarin des sphères pourrait définitivement damer le pion à la concurrence !

Le second projet est basé sur l'énergie cinétique stockée dans un volant dont l'enveloppe contient du béton. Le coût de fabrication bon marché permet le stockage de l'électricité à un prix compétitif. Le concepteur de ce projet vous donnera toutes les explications dans la vidéo.



vendredi 12 août 2016

Réchauffement climatique : Dépassement du Point de Basculement


La fenêtre d’opportunité permettant d’agir contre le réchauffement climatique pour le contenir en-dessous de 2 degrés Celsius - selon les engagements mondiaux pris à la COP21 - est en train de se refermer, et le sera probablement complètement en 2017.

Depuis 2015, les mesures mensuelles du réchauffement de la planète montrent une accélération non linéaire notamment en 2015 et ces six premiers mois de 2016. Parmi ces mesures celles qui accélèrent le plus sont les températures du réchauffement au sol dans l’Hémisphère Nord: +1,44°C en moyenne pour 2015, +1,37°C en juin 2016, le record étant de +2,72°C en mars 2016. (1)

La courbe du réchauffement au sol dans l'Hémisphère Nord s'infléchit radicalement vers le haut. Il semble que nous vivions en ce moment le Point de Basculement (en anglais: Tipping Point) du réchauffement au sol dans l'hémisphère Nord. Ces mesures sont celles qui accélèrent le plus d’octobre à avril en 2015 et 2016. Elles vont inévitablement entraîner à leur suite le réchauffement accéléré de tout l'hémisphère Nord (sols et océans), et de toute la planète, avec cependant un petit retard dû à l'hémisphère Sud.

Le véritable changement climatique c'est maintenant, ce n'est pas pour nos petits enfants mais pour la génération présente.


Aux conséquences visibles que nous connaissions déjà (fontes des glaciers, de la calotte polaire Arctique, inondations, sécheresses, feux de forêts, ouragans et typhons plus dévastateurs) s'ajoutent maintenant la fonte du pergélisol (sol qui reste gelé en permanence) en Sibérie du nord et de l'est, dont la conséquence est de libérer le méthane emprisonné dans les immenses étendues de marais et tourbières que le gel retenait jusqu'à présent. Le méthane est un Gaz à Effet de Serre (GES) 36 fois plus agressif que le dioxyde de carbone. Le pergélisol du Groenland pourrait fondre rapidement à son tour libérant encore plus de méthane.

Pendant le renouvellement des dirigeants politiques occidentaux à la charnière 2016-2017 (Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Unis) leurs préoccupations sont bien loin du réchauffement climatique. Les candidats en lice nous montrent un probable délitement politique et démocratique à venir pendant cette très petite période cruciale qu’il reste pour ramener le réchauffement climatique en-dessous de 2 degrés Celsius. Il faut rappeler que la limite des 2 degrés est la condition de la survie décente de l’espèce humaine sur la planète

Aux États Unis, « l’establishment » (political insiders) conservateur Républicain est complètement coincé dans le déni du réchauffement climatique (pour eux c’est un complot mené par 97% des scientifiques, et par le parti Démocrate). La majorité des Américains sont d’accord de faire passer le business avant le climat.

Du côté des banques centrales,  on s’empiffre aux dettes générées par les coûts croissants de l'énergie nécessaire pour faire tourner l’économie en mode « business as usual. » En sachant que cette planche à billets ne profite qu’au 0,1 % !

On peut résumer la situation par des corrélations fortes entre plusieurs énormes crises qui nous arrivent ensemble, tel le soliton cher à Paul Jorion.

1.      La crise environnementale: réchauffement climatique, disparitions des ressources fossiles, des espèces et végétaux dont nous dépendons.

2.      La crise économique et financière: incapacité des pays de la planète à coordonner leurs actions à la hauteur des enjeux climatiques imminents : appauvrissement des classes sociales, incapacité d'orienter les ressources financières vers les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique de l’habitat et les transports électriques.

3.      La crise sociale: suspicions envers les élites et les politiques, perspective d’adaptation forcée et rapide à une agriculture biologique locale résiliente et auto suffisante, à une auto production énergétique autarcique.

Avant que cette fenêtre d’opportunités pour l’action ne se ferme, la production des gaz à effet de serre devrait presque quasiment s'arrêter, ce qui signifie un arrêt brutal de la presque totalité de l’extraction de toutes les formes d’énergie fossiles, et des conséquences très brutales sur l’arrêt du mode de vie occidental par absence d’alternatives vraiment disponibles !

Ce qui semble être le plus inquiétant sont les centrales nucléaires. Car, si leur arrêt était décidé, il faut plus d'un an pour les refroidir et des années, voir des décades, pour les démanteler. Ce qui suppose de disposer d'énormes quantités d'énergie pendant le temps nécessaire, car en cas de défaillance l'énormité des territoires devenus inaccessibles contraindrait à des migrations supplémentaires.

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(1) NOAA National Centers for Environmental Information, State of the Climate: Global Analysis for 2012-2016, published online and retrieved on August 22, 2016 from http://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/20yymm (yy=année, mm=mois) 

lundi 28 mars 2016

Le dernier qui s’en va éteint la lumière


Ce dernier livre de Paul Jorion est avant tout un essai philosophique dépeignant les fondamentaux de l’humanité : comment elle s’est développée, surtout aux XIXème et XXème siècles, saccageant la planète et la polluant totalement, épuisant les matériaux et l’énergie qu’elle contient jusqu’à mettre en péril la survie de l’espèce humaine.

C’est certainement la compilation de plus de 400 études scientifiques réalisée par Pablo Servigne et Raphaël Stevens, dans tous les domaines de l’activité humaine parue au Seuil sous le titre Comment tout peut s’effondrer, qui a incité Paul Jorion à écrire Le dernier qui s’en va éteint la lumière.

Après avoir rappelé les limites physiques et intellectuelles de l’Homme, Paul Jorion pose la question des moyens dont dispose l’humanité pour empêcher son extinction. Notre existence étant limitée par la mort, les religions nous ont inventé ce qui se passe après la mort. Pour lui, les religions ont joué un rôle démobilisateur majeur vis-à-vis de la lutte contre l’éventuelle extinction du genre humain. Car,

…focaliser son attention sur cette chimère qu’est la vie après la mort dans un ailleurs inévitablement présenté comme un paradis par rapport au monde où nous vivons distrait de la tâche d’améliorer celui-ci, ou du moins de le rendre ou de le garder viable (p.185).

L’espérance d’une vie au-delà de la mort contribue à cette démobilisation générale. Car l’espérance fabrique ainsi un lieu où l’on se rendra après la mort, où justice sera enfin rendue, où les choses s’arrangeront une fois pour toutes, sans qu’il n’y ait la moindre preuve en faveur de cette croyance. L’espérance est démobilisante et favorise l’extinction de l’humanité.

Paul Jorion passe en revue les notions de bonheur, héroïsme, beauté, sainteté sagesse. Et sur l’éducation des enfants, il préconise de leur dire :

Tu vas peut-être vivre 80 ou 100 ans, et ces quelques dizaines d’années ne sont rien si l’on songe que les dinosaures ont vécu pendant 160 millions d’années et ont disparu il y a 60 millions d’années déjà. Mais si tu fais tout ce que tu as envie de faire […] tu auras bientôt le sentiment que ta naissance se perd dans la nuit des temps, que tu as vécu infiniment […] Parce que l’occasion ne te sera jamais donnée après ta mort de jeter un regard en arrière […] Tout ce qu’il t’est loisible de faire, c’est de te dire au moment de mourir : ‘’j’ai tiré de ce qui m’a été donné tout ce qui était possible’’ et de quitter ainsi le monde joyeusement (p.202-203).

Les assemblées représentatives du peuple, parlement et sénat, défendent les intérêts d’une minorité identifiée au milieu des affaires dont les intérêts sont opposés à changer quoi que ce soit. Dans la poursuite de leur addiction à l’argent, ce que la bible appelle le Veau d’Or, ils sont insensibles au précipice qui est droit devant nous et qui signifie la fin de l’espèce. C’est la forme des institutions qui s’est ossifiée et a cessé d’être adaptée au moment présent.

Paul Jorion affirme qu’avec la sortie du film Interstellar débute le travail de deuil de l’Homme à propos de son espèce. Le mieux encore pour nous aurait été de ne pas naître, mais une fois jetés dans le monde par la naissance, nous sommes équipés pour prendre en main le monde tel qu’il est.

Paul Jorion se demande si l’extinction de notre espèce ne constitue pas en réalité un progrès dans la réalisation de l’esprit du monde, et ce serait alors la machine intelligente qui constituerait l’étape ultérieure de la Raison dans l’Histoire, en tant que notre prolongement après que nous aurons disparu. La mission de l’homme serait-elle de faire advenir la machine intelligente ? En réalité cette idée dans l’esprit de Paul Jorion, revient à une autre forme d’espérance de survie de (notre ?) l’esprit après l’extinction de notre espèce.
Personnellement je pense que si, comme le dit Paul Jorion, l’espérance est démobilisatrice pour lutter contre notre extinction, il faudrait éviter, dans ce cas, de faire advenir la machine intelligente ! Et plus probablement, toute forme différente d’intelligence qui adviendrait sur la planète après l’extinction humaine – en supposant qu’elle découvre nos traces archéologiques – devrait ne pas s’intéresser à l’intelligence humaine plus que nous-mêmes nous intéressons à l’intelligence des dinosaures ! Ceci dépends quand même de la grandeur du fossé entre leur niveau d’intelligence et le nôtre.